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Organisation de libération de la Palestine (OLP)

Créée à Jérusalem en 1964 sur décision de la Ligue arabe, l’OLP doit représenter l’élite politique palestinienne qui émerge après la création d’Israël. Après la défaite des armées arabes en juin 1967, l’OLP s’émancipe de la tutelle de la Ligue arabe, adopte une nouvelle Charte nationale et entend représenter l’ensemble des groupes armés palestiniens (fedayin) qui se forment dans les camps de réfugiés de Jordanie ou du Liban.

En février 1969, Yasser Arafat prend la présidence de l’OLP et met en place un Conseil national palestinien, sorte de Parlement, répartit entre les organisations armées (un tiers), les organisations populaires, telles que les associations ou les syndicats (deux tiers), mais aussi des représentants des différentes communautés palestiniennes en exil.

Après l’expulsion forcée et meurtrière de Jordanie par le roi Hussein en septembre 1970, l’OLP s’installe au Liban où elle renforce son autonomie militaire et politique, en constituant un véritable appareil étatique (ministères, centres de recherche, médias…). Cette période coïncide également avec une réorientation stratégique de l’OLP : la lutte armée n’est plus considérée comme la seule voie pour libérer la Palestine. L’activisme diplomatique et politique bat son plein et entre 1973 et 1974, l’OLP est reconnue comme « seul représentant du peuple palestinien » : Arafat prend la parole, pour la première fois, en novembre 1974 devant l’Assemblée générale des Nations unies, instance dont l’OLP devient membre observateur.

En son sein, l’OLP se fracture entre les « réalistes » et le « front du refus » : l’organisation ne revendique plus la libération de toute la Palestine pour y édifier un État unique, mais la création d’un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale. Plusieurs organisations refusent ce choix, telles que le Front populaire de libération de la Palestine (marxiste-léniniste).

La guerre civile libanaise impacte à plusieurs niveaux les capacités de l’OLP. Une partie non négligeable de ses cadres sont tués. Les structures administratives ou politiques sont détruites. Contrainte en 1982 de rejoindre Tunis, la direction de l’OLP se coupe du Proche-Orient et de ses viviers de combattants. Les massacres de Sabra et Chatila scellent la tragédie palestinienne dans la capitale libanaise, mais participent à ternir l’image d’Israël.

Il faut attendre 1988 pour revoir l’OLP à l’offensive diplomatique. Dans le contexte de la première Intifada, le XIXe Conseil national proclame, le 15 novembre, l’établissement d’un État palestinien sur la base des résolutions onusiennes, rapidement reconnu par une majorité d’États dans le monde. La déclaration d’indépendance entérine la partition de la Palestine. Ces gestes en direction des chancelleries occidentales ouvrent la voie à un processus de négociations qui débute en octobre 1991 à Madrid.

Les accords d’Oslo, signés le 13 septembre 1993 entre l’OLP, le Premier ministre et le Président d’Israël, sont largement en retrait des aspirations palestiniennes. D’abord, son départ du Liban a fait perdre à l’OLP une part importante de ses cadres. Ses forces combattantes se sont effritées. Le soutien d’Arafat à Saddam Hussein pendant la guerre du Golfe lui a fait perdre de nombreux soutiens politiques et financiers. Enfin, l’émergence de nouvelles forces politiques concurrentes, telles que le Hamas, contraint l’OLP à poursuivre dans la voie choisie en espérant parvenir à en tirer le maximum de bénéfices.

En juillet 1994, le retour d’Arafat en Palestine, via la bande de Gaza, s’accompagne de l’installation des structures de l’OLP dans les Territoires palestiniens. À mesure que le processus dit de paix s’embourbe et que les blocages se multiplient, l’OLP perd de son aura. Si l’organisation est parvenue à unifier le peuple palestinien et à le mobiliser dans un mouvement national populaire, elle doit aussi se confronter à l’échec d’être parvenu à établir un État palestinien indépendant et viable.

À la mort d’Arafat, le 11 novembre 2004, Mahmoud Abbas succède à la tête de l’OLP. Il engage l’organisation dans un processus diplomatique qui permet à l’État de Palestine d’accéder à l’UNESCO en 2011, obtient le statut d’observateur non-membre à l’ONU en 2012, puis est reconnu à la Cour Pénale internationale en 2015. Entre colonisation et occupation, l’OLP peine toutefois à se renouveler et à offrir aux Palestiniens des perspectives politiques concrètes. Enfin, le Hamas, devenu l’une des principales forces politiques, n’a toujours pas intégré la structure.

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